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« Les Souliers rouges »

à la Salle Pleyel

Les 9, 10 et 11 février, la Salle Pleyel accueillait « Les Souliers rouges », le spectacle musical de Marc Lavoine et Fabrice Albouker inspiré du conte « Les Chaussons rouges » de Hans Christian Andersen. Créé en février 2020 aux Folies Bergère après la parution d’un album en 2016, le show a fait son grand retour en France et notamment à Paris, dans une version un peu différente de la première et avec une nouvelle interprète.

Victor (Guilhem Valayé), chorégraphe de l’Opéra de Paris, cherche la ballerine au cœur pur qui pourra porter les fameux souliers rouges afin de monter le ballet maudit. Lorsqu’il rencontre Isabelle (Céleste Hauser), elle a tout pour lui plaire. Elle rêve de danse et de gloire. Elle est prête à travailler jusqu’à l’épuisement pour devenir une Etoile. Ensemble, à la manière du Faust de Goethe, ils signent un pacte : elle dansera à l’Opéra mais elle n’a en aucun cas le droit d’aimer. Or, lors de sa première représentation, elle rencontre Ben (Benjamin Siksou), un journaliste, qui tombe sous son charme. Isabelle va devoir choisir entre « réussir dans la vie ou réussir sa vie »… 


Si le spectacle a un peu évolué, on retrouve avec plaisir les deux interprètes originaux : Benjamin Siksou et Guilhem Valayé. Ils campent leurs rôles avec toujours autant de justesse et de prestance. Guilhem Valayé, avec son bâton de chorégraphe et son long manteau, sa voix grave et rauque, nous inquiète et nous perturbe par sa folie amoureuse. Benjamin Siksou, loin du cliché du jeune premier, a un grain de voix si particulier qu’il lui permet de se balader entre sa fonction de conteur et de personnage à part entière. Céleste Hauser a la lourde tâche de danser le ballet et chanter en même temps, alors que la précédente interprète était doublée pour les scènes de danse. Sa voix cristalline correspond bien à la candeur du personnage. Chaque caractère a son propre univers aussi bien vocal que musical et cela apporte énormément à la dramaturgie. Cependant, on peut déplorer la qualité du le son dans la salle pas toujours optimum pour bien mettre en valeur la spécificité des différentes voix.


La force de ce spectacle repose également sur la virtuosité de ses danseurs. Les chorégraphies de Tamara Fernando sont exécutées avec une précision exceptionnelle. Il est rare de voir des ballets classiques dans ce genre de show et le public se laisse prendre au jeu des entrechats et pirouettes de ces artistes d’une qualité époustouflante. Ils sont une valeur ajoutée à cette comédie musicale, jouant à la fois les candidats à l’audition de l’opéra ou les partenaires d’Isabelle. Ils incarnent également des anges diaboliques qui la suivent tout au long du spectacle pour la mener à sa perte. Cela apporte un aspect inquiétant et tragique à l’histoire, comme si tout était écrit dès le départ et que rien ne pouvait changer cela. 


On retrouve la mise en scène de  Jérémie Lippmann avec l’utilisation de quelques décors mobiles figurant tantôt une loge, tantôt les toits de Paris ou la scène de l’Opéra. On notera également la scénographie d’Emmanuelle Favre et l’utilisation des projections vidéo de Jordan Magnée qui créent une ambiance encore plus prenante. Le plateau est employé dans son entier avec les jeux de rideaux, les images projetées de façon à créer un univers onirique proche de celui d’un conte. L’accélération du rythme pour le deuxième acte est très intéressante. 


Enfin, rappelons que le spectacle est entièrement chanté, sans aucune scène parlée, à l’instar d’une référence du genre, « Starmania ». On reconnaît bien évidemment la patte de Marc Lavoine dans certains morceaux. On retient plusieurs titres comme « Vivre ou ne pas vivre », « Réussir sa vie », « Je sais »… On regrette cependant l’absence de certaines chansons comme « Qu’il est difficile », « Tant aimé » ou encore le fédérateur « Rêve d’opéra » au final. 


« Les Souliers rouges » est un beau spectacle musical pour ses chorégraphies et ses effets visuels qui ravira à toute la famille. 

 

Fabrice Aboulker : Compositeur

Marc Lavoine : Auteur

Jérémie Lippmann : Metteur en Scène

Tamara Fernando : Chorégraphe

Damien Roche : Directeur Musical

Jean-Daniel Vuillermoz : Création Costumes

Emmanuelle Favre : Scénographie

 

Avec Céleste Hauser, Guilhem Valayé, Benjamin Siksou

Danseurs : Alexia BARRÉ, Clémentine DUMAS, Pearl May HUBERT, Angel MARTINEZ HERNANDEZ, Chika NAKAYAMA, Florent OPERTO, Pauline RICHARD

 

https://www.lessouliersrouges.com/  

 

Durée : 1h30 (spectacle avec entracte)



Article : Audrey

11/02/2024

audrey@laruedubac.fr

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