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Triple inauguration à Monaco en présence du Prince Albert II et de sa soeur la princesse Caroline

Fidèle à son engagement en faveur du droit des femmes et de leur reconnaissance, le  Conseil communal de Monaco, a souhaité que trois nouveaux espaces du Larvotto rendent hommage à trois femmes d’exception qui, chacune à son époque et dans son domaine d’action  , ont joué un rôle important.

S.A.S le Prince souverain ainsi que sa sœur S.A.R la Princesse Caroline de Hanovre était présents. Leurs Altesses se sont joints aux représentants des plus hautes Institutions monégasques et aux membres des familles Campora et Baker, afin d’assister     à cet événement particulièrement symbolique.


Le maire de Monaco, Georges Marsan a, lors de ces inaugurations particulièrement émouvantes pour les monégasques, tenus un discours relatant à la perfections les carrières et parcours de vie de ces trois femmes exceptionnelles dont les noms s’inscrivent désormais dans le paysage géographique de la principauté.



La première femme mise à l’honneur est la Princesse Louise- Hippolyte, fille du Prince Antoine Ier et mère d’Honoré III. Elle est jusqu’à présent, la première et la seule princesse souveraine de l’histoire du rocher. Au début du XVIII e siècle, le prince Antoine Ier et la princesse Marie de Lorraine ayant eu six filles, c’est Louise-Hippolyte, à défaut d'héritier mâle au même degré de parenté, qui est l'héritière de la Principauté, en vertu des dispositions du testament de Jean Ier en 1454. La seule condition est que son époux prenne le nom et les armes des Grimaldi. Celui- ci est soigneusement choisi sous les auspices du roi de France Louis XIV : Jacques IV de Goyon- Matignon devient ainsi Jacques Grimaldi en épousant Louise- Hippolyte en 1715. Dans un contexte et un environnement parfois hostile à sa souveraineté personnelle, la Princesse Louise- Hippolyte parvient à se faire reconnaître comme seule régnante à la mort de son père Antoine Ier.


Elle n'est finalement souveraine que 10 mois, du fait de son décès prématuré, de la variole, à l’âge de 34 ans. Malgré sa brièveté, son règne a cependant marqué l’histoire de la principauté.  Cette princesse déterminée et volontaire a montré à ses sujets qu’une femme pouvait exercer les plus hautes fonctions et, à l'extérieur, elle s'est imposée comme une souveraine légitime aux yeux des puissances étrangères

A ensuite été honoré le parcours d’Anne – Marie Campora. Entièrement dévouée à sa ville, à son pays, et à sa culture, Anne- Marie Campora s’est engagée pendant 20 ans au sein du Conseil communal monégasque pour l’intérêt général et pour la Principauté. Elue Conseiller Communal en 1983 au côté de Jean- Louis Médecin, elle devient, 8 ans plus tard, la première femme Maire de Monaco. Elle siègera en cette qualité durant 3 mandats de 1991 à 2003.


Le bien - être de la communauté monégasque, l’amélioration du quotidien et du cadre de vie étaient prioritaires pour Anne - Marie Campora. Elle a œuvré sans relâche pour les personnes âgées  en développant les services du Maintien à Domicile. Précurseur dans la diversité des modes d’accueil des tout- petits proposés aux parents, elle crée la Halte- Garderie et le Mini Club en 1991, mais aussi la Crèche de Monte- Carlo en 1997.


Sur le plan de l’animation, son empreinte est également bien présente. Elle a notamment créé le village de Noël en 2000, qui est depuis l’une des animations phare et très chère au cœur des Monégasques. Sur le plan culturel, Anne-Marie Campora a créé la Sonothèque José Notari et la Vidéothèque à la Villa Lamartine. C’est aussi sous ses mandats que l’Académie Rainier III intègre ses nouveaux locaux favorisant l’épanouissement artistique et culturel des jeunes résidants en principauté. Très attachée aux traditions monégasques, elle a notamment relancé le traditionnel Pique-nique annuel des Monégasques au Parc Princesse Antoinette. Evènement auquel le prince et sa famille aime se joindre.


Si ses réalisations sont remarquables sur le plan social, culturel, ou encore celui de l’animation, elles ne le sont pas moins sur le plan politique.


Anne-Marie Campora a quitté ce monde le 12 novembre 2015. » Son décès a marqué non seulement l’ensemble des élus et du personnel de la Mairie, mais aussi plus largement la communauté monégasque » a déclaré le maire de Monaco. Il semblait donc tout à fait logique que la principauté lui montre ainsi sa reconnaissance. 

Enfin la 3ème femme mise à l’honneur fait depuis peu la une de l’actualité du fait de son entrée prochaine au Panthéon français. Artiste aux multiples talents reconnue internationalement, Joséphine Baker a eu un destin hors norme.

Née dans le Missouri en 1906, elle est dès 1925 la première femme noire à devenir star en France, une diva adulée. En septembre 1939, la guerre éclate. Joséphine Baker est alors au sommet de sa gloire. Elle est sollicitée par les services de renseignement et devient un agent du contre-espionnage. Le 24 novembre 1940 elle s’engage dans la Résistance. Ses actions furent reconnues et honorées au plus haut niveau, Joséphine Baker a en effet reçu les insignes de chevalier de la Légion d'honneur, la médaille de la Résistance française et la croix de guerre 1939-1945 avec palme. À la Libération, elle poursuit ses activités pour la Croix Rouge et chante pour les soldats et résistants près du front.


Femme d’engagement et de combat, Joséphine Baker était une militante acharnée, intimement liée au mouvement dit de Renaissance nègre qui prônait l'émancipation des Noirs américains confrontés à la ségrégation raciale depuis l'abolition de l'esclavage en 1865. Elle participe en 1963 à la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté lors de laquelle elle prononce un discours. En 1964, elle retourne aux États-Unis pour soutenir le mouvement des droits civiques du pasteur Martin Luther King. Elle s’engage également dans l'action de la LICA qui deviendra la LICRA en 1979.


Cette femme a la trajectoire exceptionnelle avait un attachement réel pour Monaco et plus particulièrement pour la Princesse Grace. Toutes deux entretenaient des liens sincères. Au milieu des années 60, alors que Joséphine Baker connait de grandes difficultés financières, la Princesse Grace lui offre un toit et l'invite à se produire à Monaco. En aout 1974 Joséphine Baker triomphe au Monte-Carlo Sporting Club et se produit à guichets fermés. En mars 1975 elle célèbre ses cinquante ans de carrière à Bobino, rétrospective pour laquelle le prince Rainier III et la princesse Grace figurent parmi les mécènes. Quelques mois plus tard,


Joséphine Baker décède à Paris, et c’est ici au cimetière de Monaco qu’elle repose.


« Ces trois femmes ont toutes été des précurseurs, elles ont ouvert le champ des possibles et ont montré la voie. Attribuer le nom de ces femmes remarquables à des espaces publics, c’est leur garantir qu’elles continueront à exister dans les mémoires, auprès des Monégasques, des résidents et des promeneurs de tous horizons qui arpenteront ces lieux. C'est aussi affirmer le lien entre l'histoire de Monaco et son avenir, entre racines et modernité, dans ce complexe du Larvotto tout juste rénové. Souhaitons que ces lieux entretiennent et nourrissent le souvenir de ces grandes femmes, Monégasques de nationalité ou Monégasque de cœur, et profondément attachées à la Principauté. » a déclaré le maire lors de son discours d’inauguration.  


Aurélie – aurelie@laruedubac.fr – Visuels © Ed Wright / Mairie de Monaco – 25/09/2021

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