Le Pont aux Boules d'or fait briller le domaine de Méréville

Le Pont aux Boules d’or de Jean-Michel Othoniel vient embellir le déjà très beau domaine de Méréville

"Cette date du 3 juin 2023 restera mémorable pour notre commune de Méréville. Elle est à marquer d’une boule d’or." C’est par cette boutade que Guy Desmurs, le maire de Méréville, a ouvert le bal des discours ce samedi 3 juin à l’occasion du dévoilement du nouvel ouvrage fait de métal, de bois et agrémenté de perles en inox et de boules d'or imaginé par l’artiste contemporain Jean-Michel Othoniel .

Quand l'utile, un pont permettant le franchissement de la rivière devient une œuvre d'art contemporaine.

C'est dans le jardin pittoresque anglo-chinois du Domaine départemental de Méréville dans le sud-Essonne que se trouve cette oeuvre d'art inaugurée en présence de l'artiste, du Président du Conseil Régional de l'Essonne François Durovray, du Préfet de la région Bertrand Gaume, le Président de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles), du sénateur de l'Essonne Jean-Raymond Hugonet.

Le nom de Jean-Michel Othoniel soufflé par Catherine deneuve 

C'est sur la suggestion de la marraine du Domaine, Catherine Deneuve, que les élus du Département ont sollicité Jean-Michel Othoniel, artiste de renommée internationale. Marraine du domaine depuis 2017, l'actrice était attendue pour l’évènement… mais n’est finalement pas venue. "Elle se réjouissait d’être avec nous mais un fâcheux contretemps l’en a empêché", a assuré François Durovray, le président du conseiller départemental de l’Essonne. " Jean-Michel Othoniel est un artiste qui expose aux quatre coins du monde, au Japon, aux États-Unis, en Corée, au Qatar", a énuméré François Durovray. "Je vous ai accueilli ici il y a un peu plus de cinq ans, au milieu des herbes hautes. Quelques semaines plus tôt, c’était Catherine Deneuve qui avait arpenté ces allées." 

Pour redonner du prestige au domaine de Méréville, le Département de l’Essonne a voulu "aller chercher de grands noms". C’est d’abord celui de Stéphane Bern qui est venu en tête aux élus pour devenir parrain des lieux, "mais il venait d’être appelé par le président Macron pour d’autres missions", a rappelé François Durovray.

Stéphane Bern  a alors suggéré le nom de Catherine Deneuve, une passionnée des jardins, pour devenir marraine. "J’ai alors pris ma plus belle plume pour lui écrire", a rappelé le président du Département. C’était il y a un peu plus de six ans. Et c’est grâce à elle, ses contacts, que Jean-Michel Othoniel, "le maître de la perle", a pris part à cette aventure de la renaissance du domaine.

 Le maître de la perle offre un joyau à la nature 

Le plasticien est connu pour ses pièces colorées, en perles de verre : le kiosque des noctambules, son entrée de métro parisien place Colette avec ses dizaines de boules ; des installations au Bosquet du Théâtre d’eau de Versailles… Il a exposé au Petit Palais.


Ce pont est une prouesse technique et artisanale, avec ses près de 3.000 perles en inox  reflétant le bleu du ciel et des eaux, l'artiste s'est dit "heureux de participer à ce projet de réenchantement d’un jardin endormi. " Si c’est une œuvre d’art, "c’est aussi un ouvrage d’art, c’est pourquoi nous avons collaboré avec beaucoup de gens comme les ateliers Gohard ou la métallerie Junier  ", a-t-il rappelé, en mettant en avant "le courage" des élus "de faire appel à un artiste contemporain" pour ce projet.

Cette œuvre contemporaine de quatre grosses boules recouvertes de feuilles d’or de 20 kg, 24 perles et 24 anneaux également dorés, 3 000 perles miroirs… trouve sa place dans le jardin du XVIIe siècle « C’est un véritable joyau, s’émerveille François Durovray, président (LR) du conseil départemental. Ce n’est pas juste un pont ornemental, c’est une œuvre d’art qui sublime le franchissement d’un cours d’eau, en l’occurrence la Juine. Je suis sûre qu’elle fera à elle seule destination en Essonne et donnera un rayonnement nouveau au parc de Méréville. » Le pont a déjà subjugué tous les invités à l’inauguration ce samedi.
C'est par sa grande générosité que l'artiste a accepté, et il a même réalisé les esquisses à titre gratuit.

L'artiste offre au domaine un véritable joyau en perpétuelle évolution. "De loin il a le dessin originel et quand on arrive on est pris dans un berceau de perles miroirs qui se reflètent à l’infini et surtout qui reflètent tout le paysage. Il faut imaginer qu’en fonction des saisons le pont prendra des couleurs différentes. À l'automne il va devenir roux, au printemps toutes les fleurs vont exploser. C’est vraiment une sculpture destinée à vivre avec le paysage", se réjouit-il. 

Animé par l'univers des contes de fées, Jean-Michel Othoniel crée des œuvres qui invitent à la rêverie et à la contemplation. C'est encore le cas avec le Pont aux Boules d'or.  "Le pont c’est aussi cette idée de raccorder deux rives et de faire que l’on se rencontre. C’est quand même un jardin qui fait appel à une vision romantique du monde, il a peut-être aussi vocation à faire oublier le monde extérieur", explique Jean-Michel Othoniel.

Pour concevoir cette œuvre contemporaine exceptionnelle, Jean-Michel Othoniel s’est inspiré de l’œuvre originelle construite en 1784. Une passerelle en bois ornée de boules dorées réalisée par l’architecte paysagiste François-Joseph Bélanger, célèbre pour avoir réalisé les jardins de Bagatelle

Avec Hubert Robert, le "peintre des ruines", ils ont jalonné le jardin de "fabriques". Des constructions ornementales réparties dans l'immense parc pittoresque de style anglo-chinois. "Les fabriques c'était des surprises pour les visiteurs qui parcouraient le domaine puisqu'il fallait donner le sentiment de voyager tout en étant au même endroit", explique Fanny Malvezin directrice mécénat conseil départemental de l’Essonne, avant d'ajouter, "La caractéristique du jardin pittoresque c'était créer quelque chose de naturel mais la main de l'homme".

C’est le principe de ce jardin anglo-chinois, on se promène à travers les arbres, on se fond dans les grandes herbes folles, on flâne le long de la Juine, petite rivière enchanteresse… Puis au fil de la promenade, on aperçoit les folies du domaine. Sont appelées " fabriques", ces petites constructions romantiques parfois extravagantes, nous donnent le sentiment de voyager tout en étant au même endroit. À Méréville, on découvre une cascade, de petits îlots et autres enrochements artificiels, mais aussi des ponts; et plus particulièrement le pont aux Boules d’or, une passerelle au destin multiple.

Le patrimoine mise à l'honneur dans le parc

Classé Monument historique, labellisé Jardin Remarquable en 2019, le Domaine de Méréville s’apprécie comme l’un des plus remarquables jardins pittoresques réalisés à la fin du XVIIIe siècle.

Ce pont est le premier chantier d'un ensemble de projet du parc la restauration des ponts afin de permettre au public de circuler dans le parc sachant que le domaine est construit autour de l’eau. 

Viendra ensuite la rénovation du château, « qui est la plus importante fabrique du domaine, la plus majestueuse mais qui est en souffrance, presque en péril ». L’idée est de la sauver en refaisant d’abord le clos couvert, démarrage du chantier fin d’année 2023 début 2024. 

1,2 million d’euros a été nécessaire pour participer à la renaissance du domaine grâce à LA FONDATION ESSONE MECENAT qui a bénéficié du soutien de la Fondation du patrimoine pour soulever des fonds, en plus des subventions publiques pour mettre en valeur le patrimoine d'intérêt national.

Domaine de Méréville

Horaires : ouvert tous les mercredis, samedis et dimanches.
De 10 h à 18 h : en avril, mai, septembre et octobre.
De 10 h à 20 h : en juin, juillet et août.

Tarif plein : 7€
Tarif réduit : 3,50 € (étudiants, enseignants, demandeurs d'emploi et séniors).
Gratuit pour les moins de 12 ans, les demandeurs d'emploi