Léonard de Vinci, célébré pour ses talents de peintre, d’inventeur, d’ingénieur,de concepteur insatiable de machines diverses (char d’assaut, parachute...),n’en est pas moins un exceptionnel explorateur de la nature et des mystères qu’elle recèle. Il n’est pas étonnant qu’à cette époque de la Renaissance, où la connaissance de l’être humain devient le centre du savoir, Léonard de Vinci se passionne pour l’anatomie. Des siècles durant, toutefois, l’étude du corps humain est restée paralysée par des croyances et des tabous, imposant même l’animal comme modèle de référence au travers des travaux du médecin Claude Galien.Léonard assiste à des dissections ; puis, à l’aide d’instruments de chirurgie, il soulève méthodiquement les chairs humaines et animales, et strates après strates, de son écriture inversée et avec une précision stupéfiante, il retranscrit dans ses carnets le fruit de ses observations. Pour lui, rien n’est le fruit du hasard,sa stratégie de travail est toujours raisonnée, et sa méthode de dissection d’une extraordinaire originalité. Grâce à une aptitude manifeste pour l’observation,doublée d’un don impressionnant pour le dessin, il a tout étudié, du corps de l’homme à celui de la femme et de l’enfant ; des ventricules du cerveau aux cavités du cœur ; du squelette aux muscles et aux articulations ; des organes thoraciques à ceux de l’abdomen. Loin de se contenter d’une anatomie descriptive, un besoin impérieux de comprendre l’amène à rechercher les fonctions des tissus disséqués, en tirant par exemple sur les tendons pour en déterminer les actions.
Il tourne autour des corps, des squelettes et produit des dessins si précis qu’ils ressemblent à des échographies, des scanners, des IRMs.