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« Glenn, la naissance d’un prodige » au Splendid:

Le spectacle aux deux Molières prolongé à Paris !

Après un passage remarqué à Avignon et au Petit Montparnasse ainsi que deux récompenses à la dernière cérémonie des Molières (Révélation féminine pour Lison Pennec, révélation masculine pour Thomas Gendronneau), le Splendid accueille « Glenn, la naissance d’un prodige ». Et il était grand temps que nous rattrapions notre retard pour découvrir cette pièce.

Enfant, Glenn s’entraine sur des dictées de notes sous l’autorité de sa mère qui le laisse sortir de la pièce où il est enfermé uniquement s’il ne fait pas d’erreurs. Ce travail paiera puisque, très vite, le jeune pianiste découvrira qu’il a l’oreille absolue. A l’adolescence, il retrouve Jessie, sa cousine, qui ne semble pas indifférente au charme de l’artiste hypocondriaque et autiste Asperger. Cependant, l’emprise de sa mère, un peu trop forte, empêchera Glenn de se réaliser réellement en tant qu’homme et de vivre un amour sincère. Les tournées vont s’enchainer, les succès aussi, mais que reste-t-il pour l’homme quand le temps passe ? 


L’histoire de Glenn Gould nous était totalement inconnue et on se passionne assez vite pour cette vie hors du commun. D’un enfant différent des autres, qui n’était pas invité aux goûters d’anniversaire, il est devenu un artiste qui continue de faire rêver des milliers de personnes et dont le disque « Golberg’s Variations » est un des albums les plus vendus du genre. A travers ce récit, on découvre l’omniprésence de sa mère qui a tout fait pour qu’il atteigne les sommets, évinçant son propre mari et tous ceux qui voulaient s’approcher de sa progéniture, oubliant également qu’un être humain a besoin de liberté pour s’épanouir complètement. Dans la course au succès, Glenn Gould n’a pas pu voir qu’il allait en réalité vers sa perte à la manière d’un héros tragique, s’enfermant petit à petit, refusant de jouer en public, vivant seul dans une maison isolée. 


Chaque personnage y est formidablement peint : que ce soit le manager Walter Homburger qui décèle rapidement les capacités de Glenn, ou la douce Jessie, secrètement amoureuse de Glenn qui ne pourra jamais vivre sa passion, ou encore Bert, le père délaissé, et bien évidemment Florence, cette mère abusive, et Glenn lui-même, un génie si touchant par ses maladresses. Les artistes leur donnent vie avec beaucoup de sincérité et de vérité. On se laisse prendre à leur jeu et on les suit avec beaucoup de tendresse. On rit, on s’étonne, on s’émeut, on est surpris : bref, on vit. 


La musique a une part toute particulière dans ce récit. En effet, on réécoute les morceaux de bravoure du pianiste, interprétés en direct avec brio par Thomas Gendronneau et on ne boude pas notre plaisir. Tout cela est magnifiquement mis en valeur par la lumière, notamment lors de la scène de l’enregistrement avec le jeu de lumières rouges qui donne un effet de ralenti à l’action. 

Les décors et les costumes jouent aussi un rôle important dans l’histoire. Une structure avec un écran en fond de plateau permet de figurer différents lieux comme la maison de Glenn enfant, les loges de la salle de concert, l’hôpital ou encore la voiture de Jessie avec ses essuie-glaces… Tout est extrêmement bien orchestré pour que le spectateur se projette dans l’histoire. 


« Glenn, la naissance d’un prodige » est une véritable réussite théâtrale qui met en lumière le destin hors du commun d’un artiste hors du commun. Le public ne s’y trompe pas puisque le spectacle est prolongé jusqu’en juin. A voir absolument !

Texte et mise en scène : Ivan Calbérac

Avec : Josiane Stoleru ou Raphaëline Goupilleau, Bernard Malaka, Thomas Gendronneau, Lison Pennec, Benoit Tachoires ou Michel Scotto Di Carlo et Stéphane Roux.

Scénographie : Juliette Azzopardi, Jean-Benoît Thibaud

Lumières : Alban Sauvé

Costumes : Bérangère Roland

Vidéo : Nathalie Cabrol

Assistante à la mise en scène : Florence Mato

 

Au Splendid, 48 rue du Faubourg Saint Martin 75010 Paris

Tarifs : de 31€ à 48€

Prolongations : à partir du 3 mai jusqu’au 9 juin, du mercredi au samedi à 21h, matinée le samedi à 16h30.

Durée : 90 minutes soit 01h30

 

Article : Audrey

01/05/2023

audrey@laruedubac.fr

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