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« Le Comble de la vanité »

à la Pépinière

Depuis le 13 septembre, la Pépinière accueille « Le Comble de la vanité », la pièce de Valérie Fayolle, déjà saluée unanimement par les critiques. Mise en scène par Ludivine de Chastenet (qui a été nominée deux fois aux Molière), cette pièce semble s’annoncer comme un des succès de cette rentrée. Nous ne pouvions donc pas la manquer…

Le rideau s’ouvre sur une maison familiale : une table, une tête de cerf accrochée au mur, un grenier… Caro (Cécile Rebboah), Bruno (David Talbot) et Jean-Baptiste (Mikaël Chirinian) se réunissent pour assister à l’enterrement de leur père. Très vite, on comprend que les relations ne sont pas au beau fixe entre les deux frères que tout oppose. On devine facilement que le couple de Jean-Baptiste et Barbara (Julie Farenc) bat de l’aile, ce dernier se comportant de façon très désagréable avec sa compagne. Tout ce petit monde est venu soutenir dans cette douloureuse épreuve leur mère (Virginie Pradal) qui commence à perdre la mémoire. Lorsqu’ils découvrent le testament de leur père, tout bascule, les langues se délient, les secrets sortent du placard… Connaissons-nous réellement notre famille ? 


Tout d’abord, l’histoire est particulièrement bien ficelée. De surprises en rebondissements, elle balade le public dans des découvertes tout au long de la pièce, jusqu’à la chute finale. D’une scène initiale tout à fait banale, on se laisse embarquer dans les méandres de la mémoire de la mère pour comprendre le passé et en démêler les nœuds. On se rend compte que la maison est un vaste territoire de cachettes voué à dissimuler les vérités. 


Par ailleurs, le texte est particulièrement bien écrit, donnant à chaque caractère sa personnalité et sa façon de parler. On se délecte des expressions transformées par la mère comme « c’est le gâteau sur la cerise ». On adore l’aspect baba cool de Bruno et son « tam tam ». On rit avec Caro, sourde d’une oreille, qui « se débranche » quand elle ne veut plus entendre ce qui se dit autour. On soutient Barbara face à son mari volage. On aime détester Jean-Baptiste et sa suffisance. On savoure le personnage de la mère, si haut en couleurs, dans son habit tout blanc… La galerie de personnages est tellement bien réussie qu’on se prend au jeu et qu’on en oublie tout le reste. Les acteurs sont époustouflants et d’un dynamisme incroyable. Ils collent parfaitement à leurs personnages et nous transportent avec eux dans cette histoire si agréablement déjantée.


Les décors partagent le plateau en deux parties (la salle à manger et le grenier), ce qui permet des jeux entre les comédiens et des arrêts sur image, presque cinématographiques. Les costumes sont ancrés dans l’époque et bien choisis. Les lumières s’accordent avec précision avec l’histoire, entre ombre et clarté, comme pour mimer les secrets dissimulés. Ajoutez à cela une mise en scène délicieuse et une musique au service de l’histoire, vous obtenez un cocktail idéal. 


N’oublions pas de parler de la plus grande force de cette pièce : son humour. Cette comédie noire ne pourra pas vous laisser de marbre tant elle nous fait rire du début à la fin, ce qui peut sembler surprenant, vu le début de la pièce. Et pourtant… c’est bien le sourire aux lèvres que vous quitterez la salle, soyez-en assurés ! 


« Le comble de la vanité », une comédie hilarante et dynamique, avec des acteurs parfaits dans leurs rôles, dans une mise en scène excellente. A ne manquer sous aucun prétexte !

Une comédie de : Valérie Fayolle  

Mise en scène : Ludivine de Chastenet  

Avec: Mikaël Chirinian, Julie Farenc, Virginie Pradal, Cécile Rebboah et David Talbot.

 

Assistante à la mise en scène : Sabrina Paul

Scénographie : Emmanuel Charles

Costumes : Isabelle Mathieu

Lumière : François Leneveu

Musique : Pierre-Antoine Durand

 

Théâtre La Pépinière, 7 Rue Louis le Grand 75002 Paris

Jusqu’au 31 décembre 2022

Du jeudi au samedi à 19h ou 21h (selon les jours) - Matinée dimanche à 15h

Tarifs : de 22€ à 48€

Durée : 1h30

 

Article : Audrey

16/10/2022

audrey@laruedubac.fr

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