En 1985, la découverte de l’épave fascine le monde entier. A partir de 1987, les premières expéditions de récupération d’objets ont pu être organisées. Impossible de ne pas mentionner Paul-Henri (P.H.) Nargeolet, Directeur de la recherche sous-marine, disparu à bord du submersible touristique le Titan le 18 juin 2023, sans qui cette exposition n’aurait probablement pas vu le jour et auquel celle-ci rend un vibrant hommage en fin de traversée.
Au début de l’exposition, après avoir observé la maquette du bateau flambant neuf, chaque visiteur reçoit une réplique d’une carte d’embarquement afin de se retrouver directement en 1912. Il pourra découvrir, à la fin de l’exposition, sur le mémorial retraçant tous les passagers, si le nom inscrit sur sa carte se trouve sur la liste des disparus ou des rescapés du naufrage.
La traversée commence par une première salle consacrée à la construction du navire à Belfast : plans, rivets, engrenages, baromètres y sont exposés, ainsi que des photos ou vidéos d’époque. On découvre ainsi l’ampleur des travaux nécessaires à ce qui était le plus grand navire jamais construit.
Après avoir traversé le pont, vous arriverez dans les couloirs de la première classe : moquette luxueuse, éclairage feutré… On est complètement transportés sur le navire et les images du film de James Cameron nous reviennent à l’esprit. Dans ce nouvel espace, vous découvrirez un exemple de cabine de première classe, ainsi que le Vérandah Café qui se trouvait sur le Pont A. Sur le mur, des portraits de passagers agrémentés de leurs histoires et de la raison de leur présence sur le bateau. On apprend qu’à cause d’une grève de charbon, certains passagers ont dû partir à bord du Titanic alors qu’ils auraient dû le faire plus tôt ou plus tard… Les règles d’un destin tragique. On est fasciné par la qualité de la restauration des objets comme la théière, la bouteille de Champagne (dont certaines sont encore pleines !), les cuillères de service, les plateaux à thé, les pots à confiture en céramique, des brosses à cheveux et même un crachoir… A cela s’ajoutent des cadres d’ornement de fenêtre, des vestiges d’une table du salon fumoir… Ustensiles d’un temps pas si ancien brillamment reconstitués par les équipes du R.M.S Titanic. Certains témoignent de la vie des passagers comme une paire de lunettes, des malles, des pièces de monnaie ou des billets. L’émotion n’en est que plus vive.
On arrive alors à la découverte du Grand escalier, l’une des pièces maitresses de cette exposition. On ne peut qu’être subjugué par les moulures, la grandeur, la statue de l’ange portant la lumière, la fameuse horloge et, bien évidemment, le regard est attiré par la majestueuse coupole éclairée… On entend l’air du « Beau Danube bleu » de Strauss et on a du mal à quitter la pièce pour poursuivre notre chemin vers le destin funeste du bateau…
On passe alors en troisième classe afin de découvrir l’exiguïté des cabines pour quatre personnes avec lits superposés et couvertures portant le logo de la White Star Line. Les bruits se font moins mélodieux et on commence à entendre les salles des machines où nous arrivons pour découvrir les portes étanches fermées trop tard malheureusement. On aperçoit alors les portraits de machinistes devant un énorme morceau de charbon, le navire ayant été chargé de 6000 tonnes avant son départ.
« Iceberg droit devant ! ». Par ces trois mots et le bruit d’une collision avec la glace, l’exposition avance vers le drame. Dans une salle sombre éclairée par des étoiles, un iceberg apparaît sous nos yeux. Nous sommes invités à le toucher afin de nous rendre compte de la température glaciale que devait être celle de l’eau cette nuit-là. En effet, de nombreux passagers ne sont pas morts par noyade mais par hypothermie. On découvre à nouveau des objets comme des jumelles, des verres à sherry, un porte-monnaie en cuir, un coffre-fort (où les passagers cachèrent leurs richesses au moment du naufrage) mais surtout le télégraphe qui transmit le message à la salle des machines de virer à droite et aller en arrière. En tournant dans la salle, une ombre fantomatique de canot de sauvetage apparaît et on retrouve les portraits des personnalités de première classe vues précédemment afin d’en découvrir le destin…
Une dernière salle nous entraine dans les profondeurs de l’Atlantique Nord. Au centre apparaît une maquette de l’épave parfaitement reconstituée. Elle est entourée de plusieurs objets comme une coupe de coque avec rivets, un taquet bossoir pour canot de sauvetage, des plats à gratin parfaitement conservés et alignés. En haut, on peut voir la photo de l’objet prise dans l’épave. Puis, nous observons les objets retrouvés ayant appartenu à certains passagers (comme une partition ou un cachet de cire), accompagnés de leur histoire, des flacons de parfum encore odorants à leur découverte et une veste à carreaux Prince de Galles parfaitement restaurée. Tout cela en découvrant, sous forme de mémorial, les noms des rescapés et des disparus du naufrage en fonction de leur classe…
Votre traversée se terminera par une pièce où vous pourrez voir le Titanic comme si vous y étiez grâce à un écran à 360° vous entrainant de l’océan, aux salons les plus chics pour finir dans les profondeurs de l’épave et faire apparaître un hommage à Paul-Henri (P.H.) Nargeolet.
« Titanic, l’exposition » tient toutes ses promesses : elle fait revivre une des histoires les plus tragiques du XIXème siècle grâce à la passion des chercheurs et explorateurs. On en sort ému, touché et réellement transporté. Un voyage à ne vraiment pas manquer !
